Comment Aéroports de Paris stoppe la progression mécanique des coûts ?

Les Echos expliquent qu'ADP s'est engagé à maintenir l'augmentation annuelle des charges courantes de la maison mère entre 2012 et 2015 à moins de 3 %. L'entreprise ne peut pas compter pour cela sur une augmentation des redevances acquittées par les compagnies aériennes. Et, en dépit d'une légère diminution des effectifs au cours des trois dernières années, ses dépenses de personnel continuent de progresser mécaniquement de 4 % à 5 % par an, par le simple jeu de l'ancienneté. En 2012, ses charges de personnel ont encore augmenté de 5,3 %, à 588 millions d'euros, malgré des effectifs en baisse de 0,4 %, à 6.851 équivalents temps plein.

Les deux solutions retenues :

- recruter 180 personnes d'ici à 2015 : Les 180 recrutements prévus permettront ainsi de renforcer l'accueil dans les aéroports (120 postes) et la maintenance des équipements (60 postes). Ils participeront à l'amélioration de la qualité de service dans une logique de « devoir d'exemplarité » propre aux entreprises publiques pourvoyeuses d'emplois, en particulier auprès des jeunes sans qualification. Tout en donnant un coup de jeunes et des perspectives de mobilité à une population de salariés vieillissante.

- faire partir 370 personnes (soit 5% des effectifs actuels) d'ici à 2015 : Le précédent PDG, Pierre Graff, souhaitait déjà en 2010 mettre en place un plan de départs volontaires afin d'atteindre les objectifs de réduction des effectifs définis dans le contrat de régulation économique 2011-2015. Mais il n'obtint pas du précédent gouvernement le feu vert pour cause d'élection présidentielle. A l'arrivée d'Augustin de Romanet en novembre 2012, moins de 2 % de réduction des effectifs ont été réalisés sur les 10 % prévus. Plus question de pouvoir tenir l'objectif, sauf à passer par des suppressions de postes massives ! Le nouveau PDG négocie donc avec son principal actionnaire de revenir à un objectif plus raisonnable de 7 %. En soustrayant le 1,7 % réalisé depuis 2011, il reste donc 5,3 % de baisse à trouver d'ici à fin 2015, soit quelque 370 postes. Compte tenu d'un nombre équivalent de salariés à deux ans et moins de la retraite, l'objectif aurait pu être atteint, simplement en ne remplaçant pas les départs. Mais avec l'embauche de 180 jeunes, le plan de départs volontaires devenait nécessaire.

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Les effets de ces annonces sur le marché

Au lendemain de ces deux annonces réalisées le 18 juillet, lors d'un comité d'entreprise, l'action d'ADP a bondi de 1,7% alors que l'indice CAC 40 reculait de 0,3%.

Kepler Cheuvreux (un courtier suisse) précise qu'au sein d'un environnement marqué par le tassement du trafic aérien et la fin d'un cycle d'investissement, les investisseurs portent leur attention sur les entreprises mettant en œuvre des plans susceptibles d'améliorer significativement leur rentabilité opérationnelle.

Dans ce contexte, l'analyste a entamé le suivi du titre ADP avec une recommandation d'Achat et un objectif de cours de 85 euros. Selon le courtier, les ventes enregistrées par les boutiques installées dans les aéroports de la société française figurent parmi les plus robustes du secteur. En outre, leurs perspectives sont prometteuses.